Je remercie Son Excellence Mgr François Fonlupt pour cette rencontre de prière en l’honneur de saint César de Bus, enfant de ce pays, Cavaillon, et fondateur de notre Congrégation des Pères de la Doctrine Chrétienne.
La lettre décrétale de canonisation résume le message du nouveau saint César de Bus en ces termes : « Profondément uni au Seigneur, il a consacré sa vie à l’étude, à la prière et à l’annonce de la Parole de Dieu. Dans un langage simple, immédiat et familier, il a transmis la doctrine chrétienne avec le désir que ses auditeurs deviennent non seulement “plus instruits” mais surtout “plus croyants” ».
Ces quelques mots montrent bien jusqu’à quel point ce prêtre, catéchiste et fondateur est actuel. Sans doute peu connu même à Avignon, son nom est toutefois cité dans les livres d’histoire de la catéchèse pour ses intuitions en la matière.
En ce temps où le pape François nous invite à être des disciples-missionnaires, l’événement de sa canonisation peut être une occasion propice pour le re-découvrir aux niveaux local et universel.
Dans le cadre de cette rencontre diocésaine, je tiens à souligner un aspect qui lie l’événement de la canonisation à l’Église locale. Saint César a vécu toute son expérience sacerdotale dans les diocèses de Cavaillon et d’Avignon. C’est dans le contexte historique de cette Église et de cette société que saint César découvre sa vocation sacerdotale et catéchétique. C’est avec les habitants de ces lieux qu’il expérimente sa méthode catéchétique. C’est avec des prêtres de ces diocèses qu’il fonde la Congrégation des Pères de la Doctrine chrétienne. C’est en dialoguant avec les évêques de ces diocèses qu’il reçoit l’encouragement et le soutien pour fonder la Congrégation. Tout cela n’est pas secondaire. En effet, quand le Seigneur suscite dans l’Église, à travers un fondateur, un charisme, c’est au sein d’une Église particulière que celui-ci naît et fait ses premiers pas. Et le lien entre la Congrégation et le diocèse reste important pour l’une comme pour l’autre. Il ne s’agit pas seulement d’un lien « physique » avec un territoire et une Église particulière. Il y a aussi une dimension théologique qui se manifeste par le fait qu’un membre d’une Église particulière reçoit l’appel à édifier cette même Église particulière, et que celle-ci s’ouvre ensuite à l’Église universelle. La vie d’un saint devient ainsi une sollicitation pour l’Église particulière à redécouvrir son rapport avec l’Évangile et, dans notre cas, à redécouvrir ce que saint César dit à notre Église particulière dans le domaine de la catéchèse et de l’évangélisation.
Cavaillon, Avignon, L’Isle-sur-la-Sorgue sont des lieux connus et aimés, où la Congrégation des Pères de la Doctrine Chrétienne est présente. Même pour nous, doctrinaires, le retour sur ces lieux devient une occasion de redécouvrir le charisme que saint César a reçu.
C’est pourquoi j’aimerais conclure en évoquant Mgr Pierre Amourier, l’inoubliable vicaire général de l’archidiocèse et grand admirateur de saint César, qui s’est tant prodigué pour la cause de la canonisation et qui maintenant, du haut du ciel, se réjouit sûrement avec nous.
Après la béatification du père César, Mgr Amourier, en retraçant ses traits biographiques, a posé quelques questions qui, je pense, sont utiles pour nous aussi aujourd’hui. J’en retiens quelques-unes :
Qu’allons-nous faire dans les communautés pour annoncer l’Évangile aux hommes d’aujourd’hui ? Quelle sera la qualité de notre engagement en tant que catéchistes ? En tant que témoins du Christ dans notre vie quotidienne ?
Quel est notre engagement envers le décorum du lieu de culte, envers la dignité et la vie de nos liturgies ? Sommes-nous disponibles, accueillants et participatifs ?
Et si Dieu nous appelait, nous ou quelqu’un de notre famille, à suivre l’exemple de saint César de Bus dans la vie religieuse, quelle serait notre réponse ?
Que saint César de Bus prie pour nous. Merci.
p. Sergio La Pegna, dc